"Urban jungle",
à dire vrai je préfère 100 fois le titre original
"Hell's Kitchen" qui résume
bien mieux le sujet du film. C'est un film très noir, qui nous
interpelle sur plusieurs thèmes universels tels que l'amour, l'amitié,
la haine... ; saupoudrés de sexe, drogue et mensonges. Autrement
dit, un coktail explosif et très vénéneux : un aperçu
de la "cuisine de l'enfer" sur Terre.
Ce film me fait penser à une longue descente aux enfers, entraînée
par le choix de chacun des personnages. Chaque choix conduit à
des actes qui ont de lourdes conséquences. Je crois que c'est ce
que ce film cherche à nous montrer, tout en nous mettant en garde
contre ces "mauvais choix" (la drogue comme refuge, la violence
en réponse à la violence...). |
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Il faut dire que le héros du film, Johnny,
accumule les manques de chance, mais finit par trouver sa rédemption,
car il s'est sacrifié pour l'un de ses amis. La moralité
du film pourrait se résoudre à cette simple phrase : "les
gentils gagnent à tous les coups, mais ils doivent le mériter".
Hell's Kitchen est donc un film à l'atmosphère
ténébreuse et pesante.
Les thèmes du film sont d'ailleurs très bien portés
par la belle brochette d'acteurs qui y jouent : Rosanna
Arquette, actrice incroyable qui excelle dans son rôle de
mère garce et toxico, William Forsythe,
qui joue d'une manière impressionante de réalisme, le parano
de service, et Mekhi Phifer, vu notamment
dans la série Urgences, qui porte haut
le héros mangé de remords mais sublimant chaque épreuve.
Enfin, Angelina Jolie interprète encore
une fois un personnage complexe et obsessionnel. Encore un personnage
tourmenté auquel Angie prête
son corps avec passion et maîtrise ! Tous ces acteurs donnent vie
à des personnages attachants et emprunts d'une force ou pour certains
d'une noirceur, qui transcende leurs actes. |
Au résultat, cela donne un film imprégné
d'une atmosphère spéciale qui dégage un malaise certain.
Il peut déranger certains spectateurs, mais si vous entrez dans
le film, vous ne serez pas indifférent aux thèmes qu'il
aborde. Un film particulier qu'il faut voir lorsqu'on est de bonne humeur
!! A signaler une excellente interprétation de tous les acteurs,
et une Angie plus inspirée que jamais
! |
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6 millions dépensés pour
un film distribué dans deux salles et qui aura rapporté
9000 dollars... Comme dit l'accroche, la voie de la rédemption
est couverte de sang... pas de billets verts. Le réalisateur n'est
ni prolifique ni une pointure, et une partie du casting se compose de
débutants... Bref, on a tous les ingrédients d'un "petit
film". |
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Petit mais pas mauvais. Le scénario n'offre
pas de surprises qui laissent bouche bée, certes, et gagnerait
à avoir un peu plus de pêche, mais il n'en reste pas moins
efficace et intéressant à suivre.
La réalisation, quant à elle, souffre de quelques défauts
dus au manque d'expérience du maître d'oeuvre, mais elle
est largement rattrapée par le casting qui y insuffle une vraie
puissance. Rosanna Arquette et William
Forsythe, en habitués des tournages, tout autant que Mekhi
Phifer, encore débutant à l'époque, mettent
leur talent à contribution au point de gonfler le film et de le
porter bien au-delà de son statut de production mineure. |
Angelina Jolie n'est pas
en reste. A l'époque, elle est à cheval entre sa période
de débutante et sa consécration définitive. Gia
vient de révéler son talent, les blockbusters et l'Oscar
sont pour bientôt : Angie est dans la
phase où elle a commencé à faire ses preuves et doit
asseoir sa réputation, notamment dans sa spécialité
de "femmes torturées" (Gia,
Playing God, plus tard Une
Vie Volée). Elle se donne donc à fond et se montre
parfaitement à la hauteur de ses partenaires plus chevronnés. |
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En résumé, Urban
Jungle souffre de petits défauts rattrapés par un
grand casting et, à ce dernier titre, mérite qu'on s'y attarde.
Pour l'anecdote, le personnage de Brad Pitt
dans Sleepers est originaire lui aussi du
quartier de Hell's Kitchen.
Reste un mystère : comment Hell's Kitchen
a-t-il pu devenir Urban Jungle en version
"française" ? |