La geste d'Angie's Rainbow Il était une fois... Une occasion unique Ça faisait longtemps qu'on attendait ça et pour une première, ce sera une première à tout point de vue ! Si ma mémoire est bonne, Angelina Jolie n'a JAMAIS fait d'avant-première en France. Certes, il y en a quand même eu... oui et non... On peut citer des promos ou des séances lors du festival de Cannes pour Gang de Requins, Kung-Fu Panda, Un Coeur Invaincu et L'Echange ; ou encore la projection pour la presse d'Alexandre à Paris. Mais ce fut toujours à huis clos et d'abord réservés aux professionnels. La seule avant-première vraiment publique où elle ait mis les pieds était celle de Benjamin Button à Paris, où elle n'était "que" la compagne de Brad Pitt et non la vedette principale. Mais pour ses films à elle, rien, zéro, nada. Comparé aux Etats-Unis, l'Europe est le parent pauvre des premières angeliniennes. Elles sont le plus souvent anglo-saxonnes (Londres), le reste de l'Europe devant se contenter de visites épisodiques lors de rares avant-premières (Munich pour Tomb Raider 2, Madrid pour Sans Frontière, Cologne pour Alexandre) ou furtivement à l'occasion des festivals (Venise, Deauville). Evidemment, la promo des films de Brad multiplie pour le fan l'occasion de les voir. En France, on ne peut pas trop se plaindre, l'un et l'autre viennent à Cannes tous les ans ou presque. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'une délégation d'Angie's Rainbow avait pu les rencontrer lors d'une journée épique il y a déjà trois ans. Seulement voilà, on gardait toujours l'impression que le public français restait un laissé pour compte, puisque soit les premières avaient lieu à l'étranger, soit restreinte aux professionnels du cinéma. Salt semblait bien parti pour changer la donne. Le film bénéficie d'une promo dantesque et Angelina enchaîne à un rythme stakhanoviste : photocall et conférence de presse au Mexique (Cancun) le 30 juin, interview à Washington le 7 juillet, première mondiale à Los Angeles le 21, encore une conférence au ComicCon (San Diego) le 22, photocall et première en Russie (Moscou) le 25, idem au Japon (Tokyo) le 27. Préparatifs Dring ! (C'est mon téléphone qui sonne. Désolé, le budget "bruitages" était épuisé.) C'est Maggie qui m'annonce que le jour de gloire est arrivé. Enfin ! On n'y croyait plus... enfin si, mais avec de plus en plus d'impatience et d'espoirs déçus à chaque nouvelle sortie. C'est clair, net et précis : mardi 17 août 2010 à 19h15, le Grand Rex de Paris organise une avant-première en bonne et due forme, avec rien moins que la présence d'Angelina Jolie et Brad Pitt ! Ni le message ni la messagère ne se sont auto-détruits mais nous avons bien sûr accepté cette nouvelle mission impossible ! Première étape : Vérifier l'info. Direction le site web du Grand Rex. C'est confirmé, on ne peut pas louper l'annonce en page d'accueil. Ça y est, c'est pour de vrai ! Deuxième étape : Premières réflexions sur l'organisation pour rassembler le petit monde dispersé aux quatre coins de l'Hexagone (qui par définition en compte six mais de toute façon deux seulement nous intéressent) et répartition des tâches. Tickets, hôtel, train, horaires, réservations, plan des lieux, bouffe, matériel photo, kit de survie, il y a de quoi faire ! Troisième étape : On attaque le concret ! Ni une ni deux, les places sont réservées illico. 15 euros la séance, sans parler de ce que coûteront le transport et l'hébergement, ça va douiller pour un ciné. Mais bon, quand on aime, on ne compte pas, mon banquier s'en charge pour moi. Et puis une occasion pareille, pas question de passer à côté. Bravant les éléments déchaînés (nan, c'est vrai, il a pluvioté), je fonce récupérer les fameuses places à la Fnac avec tenue anti-émeute, gilet pare-balles, mallette blindée et une escorte armée jusqu'aux dents (non, non, je n'en rajoute pas...). Quatrième étape : C'est bien beau d'avoir les places, reste encore à s'occuper des questions d'intendance. Efficace comme à son habitude, ma binomette prend en charge la réservation de l'hôtel. Notre "maggicienne" avait réussi à dégotter une piaule en plein Cannes à moins d'une semaine du Festival (eh ouaip, c'est ça la classe), autant dire que ce sera une formalité. Ma seule inquiétude concerne la taille de ses valises (private joke inside). Sitôt dit, sitôt fait, la logistique est en place. Places de ciné, hôtel, billets de train sont réservés, heure et lieu de rendez-vous fixés. Ne manquent plus que quelques détails et une ultime check-list de l'équipement pour être définitivement parés. Cinquième étape : A dix jours de l'événement, nous lançons une reconnaissance sur place pour repérer l'arrêt de métro, l'emplacement du ciné et prendre quelques renseignements de première main au guichet. En attendant le jour J, nous nous attaquons à la fiche du film pour patienter. Le jour J La sortie ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices. Temps gris, ciel chargé de pluie, ambiance maussade... la mission impossible menace de tourner à la catastrophe. Pour me donner du coeur à l'ouvrage, j'embarque dans ma musette déjà fournie mon album photos. La suite de cette chronique est dédiée à Delphine qui m'a accompagné par la pensée tout au long de la journée. Exceptionnellement, mon train part et arrive à l'heure, chose assez rare pour être soulignée. Par chance, la pluie se limite à Lille et épargne Paris. A l'exception de quelques gouttelettes de-ci de-là, la météo en restera à une grisaille omniprésente et une température plutôt clémente. Tel un Indiana Jones des capitales, je déambule dans les rues parisiennes plus ou moins en direction du Grand Rex, avec "quelques petits détours" occasionnés par l'absence de plan et mon habitude à ne pas suivre les itinéraires prévus. Sitôt arrivé, l'attente commence. Coup de bol, je suis dans le groupe des dix premiers arrivés, donc vraiment aux premières loges. Il est midi... ça va durer jusque 18 heures.... dans un premier temps. Six longues heures debout, les bras croisés, à ne strictement rien faire, à part sentir petit à petit mes vertèbres lâcher une par une. Au moins, j'ai le temps de regarder la mise en place d'une avant-première et la transformation d'un cinéma : affiches, banderoles, caméra, tapis rouge, ainsi qu'un déploiement conséquent de forces et de barrières. 18 heures, on se décide enfin à nous faire entrer dans la salle. L'attente n'est pas terminée pour autant, la séance n'est programmée qu'à 19h15... et le retard aidant, elle ne commencera en réalité qu'à 20 heures. C'est donc parti pour deux nouvelles heures d'attente, meublées avec un morceau de la BO de Salt et la bande-annonce. Autant dire qu'on sent le temps passer avec un programme aussi répétitif. Déception aussi de voir qu'après avoir poireauté autant, c'est pour se retrouver mis à l'écart dans la salle, sur les rangées latérales (donc avec une moins bonne visibilité de l'écran) et surtout à l'opposé de l'endroit où Angie va arriver. Finalement, c'est comme à Cannes : meilleures places aux "invités" et le tout-venant du public est remisé dans un coin comme une maladie honteuse. Ça vaut le coup de payer 15 euros pour des places pourries quand on sait que les bons fauteuils sont gratos. Sympa... Mieux vaut tard que jamais, Angelina arrive ! C'est limite l'émeute dans la salle, tout le monde se lève (surtout pour prendre des photos en fait). Je peux quand même l'apercevoir lorsqu'elle remonte l'allée principale. Là voilà debout sur la scène. Je mitraille comme je peux, de loin, dans une salle obscure, avec des dizaines de têtes partout. Toujours est-il qu'elle est là, je la vois, j'en profite, je ne suis pas venu pour rien ! La belle nous gratifie d'un petit "bonjour, tout le monde" en français, et poursuit en nous disant qu'elle aime la France, qu'elle a pris plaisir à tourner Salt, qu'elle espère qu'on appréciera le film. Merci d'être venu, bye, bye ! Euh... Il était question d'Angelina Jolie, Brad Pitt et l'équipe du film... Seule Angie est là... Il était question d'une "présentation du film"... qui se résume à quelques phrases... Et tout ça avec un placement pas très gratifiant qui nécessiterait presque des jumelles. Je dois avouer que 8 heures d'attente, 400 kilomètres aller-retour et une centaine d'euros de frais pour ça, c'est assez décevant et vu le battage, je m'attendais à mieux. Ceci dit, je ne boude pas mon plaisir, on ne voit pas Angelina tous les jours, tout le monde n'a pas la chance d'en profiter, et même dans ces conditions, il y a ce petit frisson du rêve de gosse qui se réalise (encore) de pouvoir la voir en chair et en os. Là-dessus, la miss se barre. Egale à elle-même, le chemin vers la sortie est ponctué de signatures d'autographes. Je m'élance donc à sa poursuite aussi vite que me le permettent la foule, mes jambes en compote et mon barda de démanageur. Je la rattrape... presque. A un mètre de son dos, un vigile me claque une porte au nez et m'envoie bouler avec une amabilité faramineuse, me signifiant une interdiction de sortir de la salle qui ressemble à une mise en détention (il a oublié qu'on paie nos places donc son salaire ?). Je repars piteusement à ma place... snif... Extinction des feux... le film entame sa première seconde... Je me lève, je me barre. Comment ça ? Il est fou ? Il a payé sa place, attendu des heures, vu Angelina et il va visionner le film une semaine avant tout le monde et il s'en va ? Ben ouaip. Impulsion délirante où je me dis que l'audace peut payer. Au pire, je rate le film, je le verrai la semaine prochaine. Je prends donc le "chemin des toilettes" et quand le cerbère a le dos tourné, je quitte le cinéma. Salut, la compagnie ! Mais pourquoi ? Eh bien, calcul simple. De l'intérieur, on avait la retransmission de ce qui se passait dehors, notamment l'arrivée d'Angie et les 12 tonnes de gens encerclant le ciné pour l'apercevoir. Vu l'heure tardive à laquelle la miss s'est pointée, pas question de faire la tournée des barrières pour saluer la foule comme elle aime à le faire. Son garde du corps lui a bien montré l'heure et le chemin de la salle. Mais... Connaissant la demoiselle et la sachant attentionnée pour son public, ce qu'elle n'avait pu faire avant, elle risquait de le faire après. Pari risqué, mais autant tenter le coup. Huit heures d'attente pour finalement louper le film que j'étais venu voir. Je suis comme ça ! C'est là que j'ai enchaîné les coups de chance, je n'en reviens toujours pas ! Sur un nuage, le Kuno ! Me voilà donc sorti par la petite porte, dans une petite rue contiguë au Grand Rex. Pas trop de monde, tant mieux. Alors que sur le boulevard, certains attendent depuis des heures pour avoir une bonne place le long des barrières, j'arrive pile en face d'une place libre ! Personne, c'est trop beau, je m'installe. C'est de ce côté qu'Angie commence son tour de piste en plus ! Et la voilà lancée sur sa tournée d'autographes et de photos ! et je la vois qui se rapproche petit à petit de ma position. Il ne lui faut que quelques minutes, mais je ne vous raconte pas la montée de tension d'une part à la voir se rapprocher comme ça petit à petit de moi, et d'autre part, la trouille qu'elle change de coin ! Et puis... et puis... Je vais ressortir le poncif des mots qui ne peuvent pas exprimer ce qu'on ressent. Angelina est juste devant moi, il n'y a que barrière qui nous sépare, je pourrais la toucher rien qu'en tendant les doigts. (Ce que j'évite de faire, car avec le décolleté qu'elle affiche, les mains auraient vite fait de "déraper".) Que dire ? Que le temps semble à la fois s'arrêter et filer à toute vitesse... qu'on se sent tout petit de se trouver face à un tel personnage (la femme, l'actrice, l'ambassadrice, la mère) et en même temps exceptionnel puisqu'elle s'arrête exprès... on a tout simplement du mal à croire que ça se passe en vrai. Je lui tends mon Notes from my Travels qu'elle orne de son paraphe plus vite que Zorro ne signe d'un Z, et me le rend avec un grand sourire. Nos doigts se frôlent. Je peux vous dire que dans la vie d'un fan, ces quelques secondes sont réellement hors du temps, magiques, inoubliables (et tout autre lieu commun). Je comprends que des gens puissent tomber dans les pommes (mais pas moi, je suis un grand garçon). Comme ça s'agglutine de tous les côtés, elle signe à droite, à gauche, repart à droite, et toujours la mimine qui s'agite, on dirait Shiva. Soyons fou, tant qu'à l'avoir sous la main, je me penche (ou plutôt me tortille limite à me déboîter l'épaule) par-dessus la barrière, manque de me faire alpaguer et éborgner par la sécurité, manque aussi de faire tomber mon appareil photo. Mais je parviens à attirer son attention ! Elle se colle à côté, clic clac, c'est dans la boîte !... A l'heure où je rédige ces lignes, je descends à peine du train, je n'ai pas encore regardé la photo. J'espère qu'elle est réussie, mais ce n'est pas gagné vu les conditions de prise de vue, moitié en équilibre, moitié tremblant de fébrilité. Mais même si elle est ratée, hein, il me restera la souvenir d'avoir posé avec Angie ! Collée tout contre moi, Angelina Jolie, la classe, n'est-ce pas ? Et ça, ça valait vraiment l'attente, le déplacement et tout le toutim ! |
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Paris est en effervescence : Angelina
Jolie est attendue au Grand Rex pour présenter son dernier
film, Salt. Dès midi, les premiers fans commencent à prendre possession des lieux et entament la file d'attente pour la séance. Lorsque toutes les barrières clôturent enfin le boulevard, une foule impressionnante assiège les abords du Grand Rex. La séance ne commence que dans deux heures, les rues sont déjà noires de monde. Pour éviter émeute et accidents, le service d'ordre déployé est tout aussi conséquent : route barrée, barrières à foison, corridor de sécurité, ainsi qu'une cohorte d'agents de sécurité que renforceront les gardes du corps particuliers d'Angelina. La police est également sur les lieux (et je signale au passage que parmi l'ensemble du service d'ordre déployé, seuls les policiers ont fait preuve d'amabilité envers le public.) Le cinéma quant à lui a changé d'apparence pour se couvrir d'affiches promotionnelles et dérouler le tapis rouge (au propre comme au figuré) à l'actrice. 19h15, début officiel de la séance... Retardé. La foule commence à s'impatienter dedans comme dehors. Toujours aucune trace d'Angelina Jolie, qui serait encore à son hôtel, entend-on murmurer. Vers 20 heures, une Angelina resplendissante descend enfin de voiture sous les vivats de la foule en délire. Somptueuse robe blanche au décolleté généreux, coiffure particulièrement travaillée (ce qui explique sans doute son retard), la belle mérite bien son nom. Elle adresse quelques signes à la foule qu'elle ne peut pas aller voir de près vu son retard sur l'horaire. Commence alors le jeu promotionnel avec une brève séance séance photo et le jeu des questions-réponses des journalistes. Ensuite, direction la salle de cinéma où l'attendent fans et invités. Foule en délire, le retour. Angelina monte sur scène pour présenter brièvement le film et remercier ses fans de leur présence. Elle ne reste malheureusement que quelques minutes et repart aussitôt signant au passage quelques autographes sur le chemin du retour. Dommage pour les fans présents dans la salle, qui l'auront finalement peu vue alors qu'ils avaient payé leur place 15 euros (merci le Grand Rex...). En revanche, Angelina a accordé énormément de temps à ses fans restés dehors, passant environ une demie-heure à faire le tour de la foule. Elle a réussi l'exploit de signer un autographe à quasiment chacune des personnes présentes. Autographes, mots gentils, sourires, elle a vraiment donné de son temps et de sa personne pour satisfaire tout le monde, posant même en photo avec quelques veinards au grand dam de ses gorilles peu amènes. Enfin vient l'heure des adieux et après d'ultime signes de la main à la foule, la belle remonte en voiture et s'en va dans le soleil couchant... |
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