Les idées reçues sur Kyoto

A partir de questions qu’on m’a posées, quelques clichés sur (et de) la ville de Kyōto.

L’invasion des touristes
Forcément, vu la concentration de patrimoine historique et culturel, Kyōto fait partie des destinations privilégiées. C’est littéralement infernal pendant la Golden Week, où il faut se farcir les touristes étrangers et japonais. L’avantage, c’est qu’étant pris moi-même pour un touriste, personne ne perd son temps à me demander son chemin.

Le seul Blanc est derrière l’objectif.

Le bon côté pour le touriste, c’est qu’il arrivera à survivre grâce aux nombreuses indications en anglais ou aux panneaux transcrits.

Suffit de savoir lire un panneau (Yumi, dégage du cadre, stp).

Une ville préservée et superbe
Dans l’ensemble, oui. En même temps, je fréquente surtout les monuments patrimoniaux (donc par définition préservés) et les coins qui valent le détour (par définition superbes). Certains quartiers ont été copieusement bétonnés et sont particulièrement hideux. D’autres sont très occidentalisés, pas forcément moches mais pas vraiment exotiques.

Exemple d’architecture traditionnelle : le temple au fond à gauche.

Une ville traditionnelle
Les Kyotoïtes me paraissent traditionnalistes, la ville encore ancrée dans son passé de capitale impériale et les traditions très vivaces (que des points positifs à mes yeux). Le contraste est saisissant avec Tōkyō qui renvoie une image beaucoup plus moderne et speed. Après, une fois habitué et quand on connaît davantage la ville dans le détail, c’est un peu plus hétéroclite et assez conforme au cliché “entre tradition et modernité”.
Pour info, on ne vit quand même plus à l’ère Edo et Kyōto est une ville moderne. Car certains nous imaginent tous en kimono à rouler en pousse-pousse et à vivre dans des pagodes.

Ben non.

Les vélos
On se déplace effectivement beaucoup à vélo (cf. ici et galerie ici) et en bus.

On se déplace aussi beaucoup à pied.

S’ajoutent de rares déplacements en caisse, généralement folkloriques, quand on emprunte la bagnole des parents de Yumiko.

Entre tradition et modernité : bloqués par le passage d’un train derrière un pousse-pousse.
Entre tradition et modernité, ça fait à peine cliché.

Les p’tites femmes de Kyōto
A la première question – qui m’a été posée par plusieurs amies – la réponse est oui. Du moins de mon point de vue de mâle et avec les éléments de comparaison dont je dispose. Donc oui, les habitantes de Kyōto sont coquettes (dans le sens positif du mot), très coquettes même. L’adage qui veut que les kyotoïtes soient des flambeuses invétérées en matière de fringues (京の着倒れ) est avéré. C’est le cas des Japonaises en général, ici c’est une religion. Et je dois être maqué avec la grande prêtresse si j’en juge par les quantités astronomiques de fringues et pompes que possède sainte-Yumiko.

Yumi, ma Cendrillon à moi.
Yumi, ma Cendrillon à moi.

A partir de la photo ci-dessus, je vous laisse extrapoler sur le nombre de chaussures (type occidental ou japonais) équivalent et sur la quantité proportionnelle de fringues assorties, sans parler des accessoires (ceintures, sacs à main, chapeaux)… Faudrait créer une marque grammaticale de nombre exprès : singulier, pluriel, yumiesque.
Outre l’intérêt de se rincer l’œil, je reste charmé par le paysage vestimentaire nippon.
Remarque pour ces messieurs : femme coquette ne veut pas dire fille facile. Conseil que je donne sans doute en pure perte, mais quelques râteaux vous le feront vite comprendre.

Un habillement entre tradition et modernité.

La question sur la coquetterie était évidemment d’origine féminine. La seconde, sur la geisha typique, est tout aussi évidemment purement masculine. J’ai toujours un article sur le feu quant à ce (vaste) sujet. Bon, déjà, rêvez pas. Les prestations artistiques des geiko risquent de ne pas être dans vos moyens. Quant à gagner leurs faveurs sexuelles, sans rentrer dans le détail, c’est long, coûteux et compliqué et vous avez plus de chances de réussir l’ascension de l’Everest en short et à cloche-pied.
On m’a demandé si on en croisait à tous les coins de rue. Possible. C’est surtout au coin de rues du Gion, citadelle des geiko, que vous les croiserez et moins nombreuses qu’on ne le croit (200 geiko et 100 maiko). Le fait est que leurs activités étant vespérales et nocturnes, elles revêtent leur “uniforme” surtout pour bosser. En journée, vous pouvez en croiser en civil, donc sans le savoir. Vous risquez aussi de croiser de fausses geiko. En effet, il y a des établissements qui peuvent vous grimer en pseudo-maiko pour un temps. Ça se voit au premier coup d’oeil quand une Occidentale succombe à ce piège folklorique… Sinon, ça se remarque à la démarche pas toujours grâcieuse de celles qui ne sont pas habituées au costume traditionnel et aux soques. Ça n’a l’air de rien, mais faut de l’entraînement et toutes les Japonaises ne l’ont pas. Ma chère et tendre, elle, a la chance de bénéficier des conseils d’une pro, fraülein Ayami, avec qui j’ai sympathisé lors de mes multiples visites dans le Fion Gion et devenue récemment une de mes élèves en cours particuliers (de français, n’allez pas  imaginer des trucs graveleux).

Laurel et Hardy. Aïe, pas taper, les filles, c’est pour rire…