Le temps des cerisiers

Je vous ai dit que c’était hanami en ce moment ?

Ah oui, ici et . Grâce à la magie des onglets, je vous invite à ouvrir le premier lien en parallèle, ça m’évitera de refaire le laïus sur les lieux mentionnés.

Hanami reste une expérience qui vaut le détour. Totalement cliché par son aspect “Japon terre de traditions”… la passion immodérée des sakura qui fleurissent aussi bien sur les arbres que dans les magasins – le merchandising associé est conséquent, croyez-moi… ce côté grégaire “on doit tous y aller, c’est obligé” et tant qu’à faire tous aux mêmes endroits histoire de se retrouver les uns sur les autres… Et à l’inverse, l’événement est l’antithèse parfaite d’autres poncifs. Le Japonais sait faire autre chose que bosser et sait trouver le temps de poser son cul pour pique-niquer, écouter l’herbe pousser et se laisser vivre. Et loin de l’image de l’Asiatique austère et impénétrable, l’événement est on ne peut plus convivial – terme que je déteste tellement il est galvaudé, mais bon.
Une grande communion franchouillarde du peuple nippon.

Cette année, pour mon deuxième hanami, j’ai eu l’occasion de discuter avec des Japonais venus des quatre coins du pays. Je savais que le tourisme domestique connaissait un boom pour l’occasion, mais je ne l’imaginais pas à ce point. Ben si. Ce sera bien la seule fois de ma vie que j’aurais pris plaisir à parler de la pluie et du beau temps, LE sujet de préoccupation qui va de paire avec les cerisiers.
Les touristes étrangers restent égaux à eux-mêmes. On reconnaît les types sans expérience qui débarquent comme une fleur – c’est de circonstance –, pétris de la certitude naïve qu’ils vont trouver une place pour s’installer. Les candides… Tous les coins disponibles sont pris d’assaut dès l’aurore. Voire avant dans le cas des insomniaques qui écopent de la mission d’aller réserver un emplacement pendant que la concurrence est endormie. (Toute référence à une aventure personnelle ne serait que pure coïncidence…)
A l’occasion, on a droit à quelques scènes cocasses. Certains touristes vraiment pas renseignés sur le sujet croient que les bâches sont publiques. Non, non, on parle bien de particuliers qui s’arrogent temporairement une tranche de l’espace commun pour leur seul usage. Comme les serviettes à la plage. Moi, il me viendrait pas à l’idée de m’installer dessus en me disant “ah, c’est cool, y a des places prévues pour s’installer”. J’essaye d’imaginer hanami dans ma patrie natale, terre d’élection de la resquille, de la magouille et de la foire d’empoigne… Ici, les risques que votre bâche soit dégagée et remplacée par une autre, fauchée, déplacée ou envahie, relèvent de l’infinitésimal.
Un spectacle floral entre gens de bonne compagnie.

geisha hanami