Mariage, acte II

A l’heure où vous lirez ces lignes, je serai mort à la mairie en train de me marier.

J’en vois déjà se demander d’où je sors mon pouvoir d’ubiquité qui me permet d’être à la fois à la mairie et devant mon ordi, tel Himmler capable de se pavaner à Auschwitz et Amsterdam, au four et au moulin. (Je précise que la paternité de cette joviale boutade revient à Desproges.) D’autres auront déjà sauté à la conclusion que je pianote sur mon blog via téléphone ou tablette. Sauf que non. Je me contente de voyager dans le temps grâce aux ressources de WordPress : la publication planifiée ou l’art de faire fleurir les articles à des dates fantaisistes.
Certes, le mariage civil est une formalité qui s’expédie en deux coups de cuillères à pot ou de baguettes. Essentiellement une question de paperasserie, la sienne propre en amont et celle des autorités administratives en aval. Valse des papelards, tampons et signatures, où le solennel brille par son absence. Encore moins romantique qu’un mariage au débotté dans une chapelle de Las Vegas.
M’enfin, c’est quand même pas une raison pour sortir l’artillerie technologique, glander sur le Net, mettre à jour son statut Facebook en temps réel ou tweeter “je me marie #cordeaucou #adieulibertéchérie”. Y en a que ça gênerait pas. Un peu comme lorsque vous prenez un café au bistro avec un de ces connards qui dégaine son téléphone à la moindre occasion. Sa tasse dans une main et son clavier dans l’autre, sieur Ducon n’écoute rien, trop occupé à conter avec passion “je suis dans un café, je bois un café”, photo à l’appui. C’est vrai que l’exploit mérite d’être narré au monde entier. Ça me rappelle une réplique de Supernatural sur l’extraordinaire présence d’une femme âgée dans un hôpital (s1, ép18). Face à ce genre d’hurluberlus chapeau pointu, la solution la plus drôle consiste à transformer l’objet du délit en submersible. Et plouf, le téléphone dans la bière, tel un Nautilus miniature.
Rappelez-moi pourquoi j’élucubre sur le sujet, j’ai perdu le fil. Ah oui.
Tout ce blabla pour dire que voilà, ça y est, Yumi et moi sommes mariés et époux au regard de la Loi (laquelle n’est pas aveugle contrairement à sa cousine Justice).
Direction nuit de noces, acte I.

PS : Inutile de chercher un article intitulé “Mariage, acte I”, il n’existe pas. Cette annonce en fait office, complétée par cette liste. Un lecteur pas trop con aura compris que le mariage religieux, le truc vraiment important, constituera l’acte III.