Kyōto, c’est mon fief, mon royaume, ma base secrète à la James Bond. Ou plus prosaïquement mon lieu de résidence. C’est aussi la ville qui a vu naître Yumi.
La ville de Kyōto (京都市, Kyōto-shi), ce ne sera une surprise pour personne, se trouve dans la préfecture du (presque) nom (京都府, Kyōto-fu), elle-même située dans la région du Kansai… qu’ici on appelle plutôt région de Kinki (近畿地方, Kinki-chihō). Kinki n’a rien à voir avec son homophone graveleux anglais et siginifie “voisinage de la capitale”, Nara et Kyōto ayant été capitales impériales respectivement de 710 à 784 et de 794 à 1868.
La préfecture
- 4613,21 km²
- 2 625 563 habitants au 1er avril 2012
- Elle est symbolisée par le cèdre du Japon, la fleur de cerisier (original…), l’œillet, le chrysanthème et le Calonectris leucomelas (un piaf).
- Elle comporte 15 municipalités urbaines (des villes quoi) et 11 municipalités rurales (10 bourgs et 1 village répartis en 6 districts).
La ville
- Superficie : 827,90 km²
- 1 470 587 habitants au 1er avril 2012
- Code postal : 〒604-8571
- Divisée en 11 arrondissements : Fushimi-ku (伏見区), Higashiyama-ku (東山区), Kamigyō-ku (上京区), Kita-ku (北区), Minami-ku (南区), Nakagyō-ku (中京区), Nishikyō-ku (西京区), Sakyō-ku (左京区), Shimogyō-ku (下京区), Ukyō-ku (右京区) et Yamashina-ku (山科区).
- Capitale impériale de 794 à 1868. En pratique, la réalité du pouvoir est transférée à Edo quand les shoguns s’y installent au début du XVIIe, ce qui entraîne un déclin temporaire de la ville. Son nom siginifie d’ailleurs… capitale.
- Principal centre culturel du Japon, Kyōto concentre une part énorme du patrimoine (20% des “trésors nationaux” et 14% des “biens culturels majeurs”). Une théorie voudrait que cela lui ait valu d’échapper à une bombe atomique en 1945, les Américains ayant compris que ça ferait tache pour se rabibocher par la suite avec le Japon et se servir de l’archipel comme pied-à-terre militaire face à l’Ours russe. Ce qui n’a pas empêché la ville de subir des bombardements conventionnels… La ville est inscrite au patrimoine de mondial de
Ionescol’Unesco (Kyōto, Uji et Ōtsu). On compte environ 30 millions de touristes à l’année. - On trouve 1600 temples (bouddhistes) et 400 sanctuaires (shinto). Je me suis mis en tête d’en faire la visite intégrale. Cette tournée est baptisée “Haut fait : le Grand Malade” (les joueurs de World of Warcraft comprendront). Sans parler des musées, châteaux, palais, jardins…
- Pour autant, la ville a aussi des coins très très laids, bétonnés à mort à l’américaine ou à la soviétique. A l’inverse, certains coins sont restaurés pour retrouver leur cachet historique (l’enterrement des lignes téléphoniques et électriques dans le quartier du Gion par exemple).
- Tout ceci est résumé sur la première photo (repiquée de la version japonaise de Wikipedia). On peut aussi bien y voir les constructions modernes (photo 9), parfois futuristes (10), pas toujours heureuses (2) que l’architecture ancienne, magnifique. Et en vrac, matsuri (2), geiko (7) et des classiques du monument comme le Pavillon d’Or (6).
- Centre éducatif de prestige où 1 habitant sur 10 est étudiant (je vous laisse calculer la proportion de profs). L’Université de Kyōto a accouché de 5 Prix Nobel. Il y a pas mal d’établissements privés ou publics réputés.
- Kyōto est également réputée pour ses kimono (sur lesquels Yumi fera un topo un de ces quatre, vu que c’est moins ma spécialité que la sienne) et ses nombreuses spécialités culinaires dont je m’empiffre quotidiennement.
- On s’y déplace beaucoup en bus et à vélo (j’ai désormais des mollets d’acier). Et comme on n’est pas en France où “tout objet non surveillé est un objet qui disparaît”, le nombre de vols de vélos est assez peu élevé.
- Le climat est sympa l’hiver, car il y fait doux. Pendant que la France se pelait les miches en doudoune, je sortais en t-shirt et bermuda. En été, c’est infernal si on n’aime ni la chaleur ni l’humidité : l’atmosphère y est moite comme une culotte d’actrice porno.
- Outre une quantité improbable de célébrations diverses, la ville est réputée pour 4 festivals : Aoi Matsuri, Gion Matsuri (que j’attends avec impatience), Daimonji et
JediJidai Matsuri. - Mon coin préféré est le
FionGion (祇園). Parce qu’on y trouve les geiko (nom local des gesihas) et maiko (leurs apprenties). J’y traîne beaucoup (cf. la geiko Ayami et mon surnom). - Petit détail type “piège à cons”, parce qu’on se fait facilement avoir. Sur le plan linguisitique, la région a son dialecte : le Kansai-ben en “français” ou Kinki hōgen (近畿方言) comme on l’appelle ici. Il présente des différences parfois notables avec le japonais parlé “normal” que ce soit au plan de la prononciation, de la grammaire ou du vocabulaire. Pour faire bonne mesure, ce dialecte a également diverses variantes selon les coins du Kinki (par exemple à Kyōto le Kyo-kotoba, 京言葉). N’en connaissant pas toutes les spécificités et subtilités, ça donne parfois des résultats comiques quand je ne comprends pas des trucs pourtant tout bêtes. Heureusement que j’en connaissais déjà quelques bribes grâce aux cours de Yumi. A l’inverse, à trop bien assimiler le parler local, je me suis fait griller à Tokyo comme “originaire” du Kinki.
Etant amoureux de culture et d’Histoire, c’est une chance pour moi que d’avoir atterri ici. Surtout que vivant avec une native du coin, j’ai sous la main le guide idéal en la personne de Yumiko, tant pour les visites classiques que pour les coins qui sortent des sentiers battus. Une véritable mine d’infos et de bonnes adresses ! Sans parler de l’opportunité de tirer des coups dans des bâtiments séculaires et autres lieux chargés d’histoire. Je compte d’ailleurs faire breveter ma méthode alliant patrimoine et gaudriole, qui réconcilerait les plus rétifs avec les “vieilles pierres”. Hum…