Pas loin de 26000 kilomètres en quatre jours, belle performance !
Kyōto -> Tōkyō : 500 bornes (très exactement 513 en train), plus encore 60 jusqu’à l’aéroport de Narita.
Narita -> Roissy : 12000 bornes (à vol d’oiseau, la distance chiffre à 9700, mais faut croire que les avions volent en slalomant).
Roissy -> Picardie : dernière ligne droite de 150 bornes.
Pareil au retour, logique.
Un voyage d’agrément qui n’en était pas un, puisque motivé par des funérailles… Dans mon clan, les retrouvailles familiales fournissent une bonne occasion de relancer la vendetta interne. Faites chauffer le feu grégeois ! Sortez les casques à pointe ! Ça va tomber dru et on va bien rigoler…
L’arrivée aux pompes funèbres restera dans toutes les mémoires. Surtout le moment où en entrant, j’ai dit à Yumi : “bienvenue dans le panier de crabes”. Ben y a une excellente accoustique dans leur funérarium, ça résonne vachement. Personne n’a loupé ma remarque. On m’a pas loupé non plus sur la question de notre mariage où à peu près personne de la famille n’était invité. Bonne ambiance, donc.
Evidemment, tout le monde tirait une tête d’enterrement. Pas tant à cause des circonstances que de la nécessité de se retrouver réunis dans la même pièce. Personne peut se blairer et la guéguerre dure depuis trente ans… J’avais bien lancé l’idée de profiter du crématorium pour organiser un tir groupé, mais ma mère n’a pas voulu. Snif…
Mon oncle a dû se retourner dans sa tombe – tourbillonner dans son urne plutôt – en voyant l’assemblée. Les cousins “éplorés” qui l’ont toujours superbement ignoré… les frères “ravagés par le chagrin” alors qu’ils l’ont toujours méprisé… quelques absents qui n’ont pas cru bon de se déplacer bien qu’ils habitent à 10 bornes et pas 10000… J’en passe et des pires…
Comme il n’y avait pas de butin à partager, on aura au moins échappé au cliché des rapaces qui se jettent toutes griffes dehors sur l’héritage. A la place, tout le monde s’est barré très très vite à peine la tombe refermée. Pas sûr que ce soit beaucoup mieux.
En fait, le pire n’est pas tant d’encaisser la perte d’un proche que de supporter les survivants. Y aurait un roman ou une thèse à écrire sur “la famille, ce Mal absolu”…