Le jeu de ciseaux, ciseaux, ciseaux

En rédigeant ma présentation de Kyoto, je me suis rendu compte que mon laïus partait (comme toujours) en digressions en veux-tu en voilà. Notamment sur le découpage du pays.

Un peu de géo

Au plan géographique, on compte :

  • 5 îles dites “continentales” : les 4 principales Honshū, Hokkaidō, Kyūshū et Shikoku (97% du territoire) + Okinawa, qui est un éternel cas particulier.
  • 6847 îles dites “insulaires”

On compte 8 ou 9 régions, au sens géographique et non administratif.

  • Hokkaidō
  • Tōhoku
  • Kantō
  • Chūbu
  • Kansai
  • Chūgoku
  • Shikoku
  • Kyūshū
  • Okinawa (qu’on inclut ou pas dans Kyūshū)

Géographiquement parlant, j’habite donc sur Honshū (本州), dans la région du Kansai. A noter qu’ici, on l’appelle région de Kinki (近畿地方, Kinki-chihō). Kinki n’a rien à voir avec son homophone graveleux anglais et signifie “voisinage de la capitale”, Nara et Kyotō ayant été capitales impériales respectivement de 710 à 794 et de 794 à 1868.

Découpage administratif

Administrativement, la situation japonaise est relativement simple. En tout cas plus qu’en France où on a vite fait de se perdre entre les circonscriptions administratives et électorales, les collectivités territoriales, les chevauchements et redondances de certains découpages ou compétences.
L’organisation est schématiquement la suivante : préfectures = sous-préfectures ( = villes) + districts ( = bourgs + villages)

Depuis 1871, le plus haut degré est la préfecture (都道府県, todōfuken), dirigée par un gouverneur (都道府県知事, todōfuken chiji) élu pour 4 ans.
Les préfectures sont au nombre de 47, répartis en 4 types… ou plutôt un type majoritaire et une poignée  d’exceptions. Ceci étant, depuis 1947, la seule différence tient au nom, les compétences administratives étant les mêmes pour toutes. Les noms sont faciles à retenir : to, , fu, ken = todōfuken.

  • 1 To (都) : préfecture métropolitaine = Tōkyō. Le cas particulier est dû au fait évident qu’il s’agisse de la capitale.
  • 1 (道) : préfecture insulaire = Hokkaidō. Comme Okinawa, Hokkaidō est une exception récurrente.
  • 2 Fu (府) : préfectures gouvernementales = Ōsaka et Kyōto.
  • 43 Ken (県) : le reste.

Les préfectures sont parfois subdivisées en sous-préfectures (支庁, shichō) pour des raisons pratiques de taille (Hokkaidō) ou d’éloignement de certaines îles par rapport au siège de la préfecture. Elles n’ont aucun pouvoir exécutif propre et ne disposent que de compétences administratives locales.
Idem les districts (郡, gun). Le district (ou district rural) est une subdivision davantage géographique qu’administrative, sans réelle compétence. Il sert surtout pour le système postal.

Les préfectures (ou sous-préfectures) sont divisées en 4 types municipalités (2 urbaines et 2 rurales). Les municipalités disposent d’un pouvoir exécutif et administratif. Elles sont dirigés par un maire (長, Chō) et un conseil municipal élus pour 4 ans.
Je vous épargne le détail des noms des subdivisions urbaines, variables selon la taille de la ville. De façon générale, on les appelle shi (市), suffixe accolé au nom de la ville. J’habite donc Kyōto-shi dans la préfecture de Kyōto-fu.
Aux villes s’ajoutent le cas particulier de Tokyo, subdivisée en 23 “arrondissements spéciaux” (区, ku). A ne pas confondre avec les arrondissements des grandes villes (区, ku aussi) qui ne sont que des découpages pratiques en quartiers et non des municipalités.
Les districts ruraux, en fonction de leur taille, sont divisés en bourgs (町, machi) et villages (村, mura).

A l’arrivée, l’organisation est ultra simple et se résume au binome préfecture/municipalité.